A l’Ouest du Jourdain

Amos Gitaï

  • 2017
  • 1h24

Gitaï circule en Cisjordanie, où il est témoin des efforts citoyens israéliens et palestiniens pour tenter de dépasser les conséquences d’une occupation qui dure depuis cinquante ans. D’Israël à la Palestine, le réalisateur filme ceux qui n’ont pas renoncé à la réconciliation. Parcelles de paix toujours plus menacées par la politique d’extrême droite du gouvernement Netanyahou.

«Sans doute pas aussi percutant que son Journal de campagne, déjà tourné dans les territoires occupés il y a 35 ans, le film d’Amos Gitaï n’en est pas moins précieux par son point de vue sur la situation israélienne. A l’Ouest du Jourdain est, d’abord, une dénonciation implacable des ravages de la colonisation. Pour les Palestiniens, comme pour Israël. Aujourd’hui et à long terme – un éditorialiste du quotidien Haaretz assure que l’idéal d’un Etat juif et démocratique, cher aux fondateurs d’Israël, sera sans doute mort dans dix ans. Mais le film est aussi un hommage au civisme des individus face à l’incurie meurtrière des politiques. Gitai a participé aux réunions du Cercle des parents, une association de mères israéliennes et palestiniennes qui ont perdu des enfants à cause du conflit, et se consolent mutuellement – leurs paroles sont bouleversantes. Il a aussi pu assister à un cours de B’Tselem, une organisation de droits de l’homme qui aide les femmes palestiniennes à filmer les exactions dans les territoires occupés – et les images recueillies sont, ici, révoltantes. A l’Ouest du Jourdain souffle ainsi le chaud et le froid, entre optimisme malgré tout et fatalisme : difficile de croire à la réconciliation quand on entend la jeune (et terrifiante) ministre déléguée aux Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, étoile montante du parti conservateur, revendiquer face à Gitai son droit à occuper les terres palestiniennes «au nom de la religion et de l’histoire» » (Télérama)

Sélection Quinzaine des Réalisateurs Festival de Cannes 2017