Julieta

Pedro Almodóvar

Avec Emma Suárez, Adriana Ugarte, Daniel Grao

  • 2016
  • 1h36

Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé.

Le film traverse trois décennies de la vie d’une mère espagnole de ses 25 à ses 55 ans. Adriana Ugarte incarne l’amoureuse des années 80, aussi sensuelle que mélancolique. Puis, au temps du chagrin dévastateur, son visage se fond dans celui d’Emma Suarez, très convaincante dans le rôle de mère secrètement tourmentée, qui promène sa solitude dans Madrid. Après la vaste blague que représentait Les Amants passagers, le grand cinéaste revient pour offrir un film d’une facture impeccable et d’un style inégalable et qui est aussi le plus intense, douloureux et sadique qu’Almodovar ait réalisé à ce jour. Il ne signe cependant pas un film tout à fait noir, ayant conservé sa fameuse palette de couleurs, assombries mais brillantes. Il propose toujours «son» cinéma rocambolesque et sophistiqué et apporte la touche glamour «almodovarienne». Débordant de personnages féminins, son film offre un nouveau rôle-clef à sa fidèle Rossy de Palma, en gouvernante de mauvais

Sélection officielle – Festival de Cannes 2016