Masaan

Neeraj Ghaywan

Avec Richa Chadda, Vicky Kaushal, Sanjay Mishra

  • 2015
  • 1h43

Bénarès punit cruellement ceux qui jouent avec les traditions morales. Deepak, un jeune homme issu des quartiers pauvres, tombe amoureux d’une jeune fille qui n’est pas de la même caste que lui. Devi, une étudiante à la dérive, vit torturée par un sentiment de culpabilité suite à la disparition de son premier amant. Pathak, père de Devi, victime de la corruption policière, perd son sens moral pour de l’argent, et Jhonta, un jeune garçon, cherche une famille. Des personnages en quête d’un avenir meilleur, écartelés entre le tourbillon de la modernité et la fidélité aux traditions, dont les parcours vont bientôt se croiser…

«Masaan est une nouvelle preuve de la renaissance du cinéma indien indépendant, loin des canons esthétiques et industriels de Bollywood, entre modernité et retour à une certaine tradition littéraire et cinématographique. Neeraj Ghaywan élabore un récit choral où se croisent plusieurs histoires et personnages reliés par les thèmes du deuil et de l’amour impossible, tous écrasés par le poids des castes et l’hypocrisie morale et religieuse, à Bénarès dans la Vallée du Gange. La beauté du film parsemé d’éclats poétiques n’édulcore en rien la noirceur de son propos. Neeraj Ghaywan réussit à étreindre une matière romanesque très riche, par l’intermédiaire d’un scénario foisonnant et néanmoins linéaire, et d’une mise en scène à la pudeur bienvenue. Masaan dresse un tableau peu reluisant de la condition féminine en Inde, de la corruption et des inégalités sociales, dans un pays qui a pourtant connu un développement et une modernisation rapides au cours des dernières décennies. L’actualité et les médias rendent trop souvent compte du harcèlement, des humiliations et des agressions faites aux femmes en Inde, il est intéressant de voir un cinéaste débutant oser aborder ce problème sans en faire un film à thèse, ni sombrer dans le sensationnalisme édifiant ou lacrymal.» (Olivier Père)

Prix Spécial du Jury et Prix Fipresci Un Certain Regard Festival de Cannes 2015