Miss Bala

Au Mexique, aujourd’hui pays en guerre où domine le crime organisé de la drogue. Laura, une jeune prétendante au titre de Miss Beauté, voit son rêve s’écrouler lorsqu’elle est kidnappée par les membres d’un cartel

Depuis une bonne dizaine d’années, le Mexique fait figure, avec l’Argentine, de locomotive du cinéma sud-américain. Avec des auteurs comme Carlos Reygadas, Guillermo Del Toro ou Alfonso Cuaron, pour ne citer que les plus connus, il a prouvé autant sa diversité que son exigence. Mais aussi sa vivacité, qui se rappelle à nous avec Miss Bala de Gerardo Naranjo, véritable boule d’énergie posant sa caméra vindicative sur la gangrène du Mexique : le narco trafic. Miss Bala va au cœur du sujet, plongeant une innocente dans le creuset de violence qui a fait des dizaines de milliers de morts – narcos, policiers, militaires et surtout civils pris entre deux feux. Cette situation intenable, la fiction haletante de Miss Bala en rend compte de manière plus saisissante que n’importe quel documentaire. Car Naranjo parvient à plonger son récit dans un réalisme étouffant. C’est une sorte de conte de fée qui vire au cauchemar éveillé. Une histoire de princesse qui s’embrase en un thriller furieux. Sans compter que l’actrice Stephanie Sigman est d’une beauté à couper le souffle et que ses grands yeux reflètent toutes les peurs du monde