Valse avec Bachir (Waltz with Bashir)

ARI FOLMAN

  • 2008
  • 1h27

Ari Folman avait dix-neuf ans à l’époque de la première guerre du Liban ; un quart de siècle plus tard, il se rend compte que sa mémoire a effacé l’épisode, et, en particulier, le massacre de Sabra et Chatila Où était-il cette nuit d’horreur-là ? Il fait le tour des amis soldats qui l’accompagnaient à l’époque, et les images que leurs récits font peu à peu surgir mêlent souvenirs authentiques et passé réinventé, réalisme et onirisme. C’est là que l’animation trouve sa raison d’être, faisant de ce docu à l’intérieur d’une conscience un « bad trip » hallucinatoire, un voyage fatal en absurdie où l’on traque sans relâche des « terroristes » plus ou moins fantasmés, où l’on abat les chiens et les enfants.

L’animation stylisée – comme un Persépolis survitaminé –, hyperréaliste, donne au récit son abstraction et sa puissance. A ce stade, ce n’est plus de l’animation, c’est de la réanimation : un retour à la vie sous le masque des images dessinées, ou plutôt sous leur cristal magique, leur formidable pouvoir de révélateur et leur capacité à fixer ce qu’elles font revenir. La poésie de l’animation devient alors un réel absolu, cueillant par ses sortilèges l’émotion du spectateur et rendant à l’héroïque antihéros sa sérénité d’homme n’ayant rien demandé de cet affreux merdier.

Sélection officielle au Festival de Cannes 2008

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