Two Gates of Sleep

ALISTAIR BANKS GRIFFIN

Avec BRADY CORBET, DAVID CALL, KAREN YOUNG

  • 2011
  • 1h18

A la frontière entre la Louisiane et le Mississippi, deux frères entreprennent un voyage difficile pour honorer la dernière volonté de leur mère Deux frères au chevet de leur mère. Une nature primitive qu’il faut conquérir à bout de bras. Le crépitement d’un feu dans la nuit et bientôt l’obscurité.

La beauté subjuguante de Two Gates of Sleep s’impose dès les premiers plans et une longue séquence de chasse qui évoque aussi bien le cinéma de Terrence Malick (La Balade sauvage principalement) que les films de l’Argentin Lisandro Alonso (Los Muertos). Au détour d’un plan, le jeune et talentueux Alistair Banks Griffin cite ouvertement Le Miroir d’Andreï Tarkovski, quand ce n’est pas l’œuvre de Bruno Dumont qui est convoquée sous l’œil du chef opérateur Jody Lee Lipes. Des références écrasantes pour un premier film, mais Two Gates of Sleep trouve son originalité dans les incursions fantastiques alors que l’orage gronde au loin comme pour mieux annoncer l’affrontement fratricide. Et touche au sublime lors de la descente du fleuve, Styx de l’Amérique, qui conduit les survivants sur les rives psychologiques de l’enfer. Dans le rôle principal, on retrouve l’acteur de Mysterious Skin de Gregg Araki, Brady Corbet, toujours aussi impressionnant de présence. Au-delà des qualités esthétiques du film, Two Gates of Sleep donne une vraie bouffée d’oxygène au cinéma indépendant américain, de plus en plus formaté pour intégrer le sacro-saint temple hollywoodien.