NEDS

Glasgow, 1973. Le jeune John McGill est sur le point d’entrer au collège. Garçon brillant, la voie est cependant loin d’être toute tracée pour lui, entre un père violent et les préjugés de ses professeur qui n’ont pas oublié son frère aîné «irrécupérable», Benny, devenu membre des NEDS. Les Non Educated Delinquents, dangereuses petites frappes, font régner la terreur dans les quartiers. La réputation de Benny vaut à John d’être protégé et lui ouvre très vite les portes du gang.

Remarqué comme acteur chez Ken Loach, Peter Mullan s’est également fait un nom en tant que réalisateur grâce à ses deux premiers longs métrages, l’étonnant Orphans et surtout le très sensible The Magdalene sisters. A l’instar de This is England ou du plus récent Submarine, Peter Mullan revient sur cette période charnière de l’histoire anglaise que fut le début des années 80. Pour ce film quasiment autobiographique, il se place derrière et devant la caméra. Avec justesse, il brosse un portrait amer d’une adolescence désœuvrée, heurtée aux préjugés des adultes. Broyé par une école impitoyable, qui engendre la révolte et l’agressivité, le jeune garçon ne peut échapper à une violence psychique et physique qui s’alimente elle-même et s’amplifie. Le cinéaste dénonce l’échec d’un système dans sa globalité, avec ce parcours initiatique brutal et destructeur et le glissement progressif vers une violence irréversible. Une œuvre forte qui s’annonce comme le film coup de poing de la rentrée.