Wonder Wheel

Wonder Wheel croise les trajectoires de quatre personnages, dans l’effervescence du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse ; Humpty, opérateur de manège marié à Ginny ; Mickey, séduisant maître-nageur aspirant à devenir dramaturge ; et Carolina, fille de Humpty longtemps disparue de la circulation qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses.

Après plusieurs détours, Woody Allen revient à New York, sa ville d’origine, et y promène sa nostalgie à travers un drame amoureux sur fond de fête foraine à Coney Island. Voici, en effet, quarante ans, depuis Annie Hall, que le metteur en scène rend hommage sous diverses formes à Big Apple, territoire peuplé
de personnages hauts en couleur, favorable aux névroses de toutes sortes. Retournant à l’époque de sa jeunesse, les années 50, le cinéaste magnifie cette période d’insouciance, appuyé par l’impressionnant travail de Vittorio Storaro à la direction photo (Apocalypse Now, 1900 ou Dernier Tango à Paris). La lumière et les couleurs, souvent intenses, sont un élément majeur de Wonder Wheel, jusqu’à matérialiser les rebondissements du récit. Au centre de cette intrigue à quatre personnages principaux, qui a parfois des airs de théâtre filmé, Woody Allen dresse le portrait de Ginny, mère de famille quadragénaire abîmée par ses propres erreurs, qui se débat vainement pour s’extraire de sa condition Elle est joué avec inspiration par Kate Winslet, actrice d’exception dont c’est la première collaboration avec Woody Allen, qui habite de tout son être cette femme angoissée dont les rêves se dérobent un à un.