Invasion

Pourquoi tout le monde change-t-il soudainement de comportement ? Etsuko est-elle la seule à se rendre compte que son amie, son patron, son mari ne sont plus tout à fait les mêmes ? Peu à peu, elle réalise que les humains sont en train de perdre leurs émotions…

Kurosawa, habitué des films d’horreur (Kaïro) et des films de genre (Creepy), revient avec un film en forme de variation sur le thème de l’invasion extra-terrestre, sujet déjà au centre de son précédent long, Avant que nous disparaissions. Utilisant des gens et des situations ordinaires, limitant les effets à des pluies diluviennes et quelques soudains évanouissements, l’auteur réussit à générer une ambiance inquiétante, la seule composition du cadre et de la lumière suffisant à mettre en scène une angoissante étrangeté, une menace fantôme. Variante de L’Invasion des profanateurs de sépultures, le récit de Yocho demeure archétypal. Mais comme dans le décalé Avant que nous disparaissions (et ses touches d’humours imprévisibles), Kurosawa raconte cette histoire avec une vraie malice. Le ton est cette fois moins dingo, mais le cinéaste prend un plaisir contagieux et jubilatoire à faire passer cette inéluctable fin du monde par différentes cases et différentes familles de récits.