Coby

Dans un village au cœur du Middle-West américain, Suzanna, 23 ans, change de sexe. Elle devient un garçon : Coby. Cette transformation bouleverse la vie de tous ceux qui l’aiment. Une métamorphose s’opère alors sous le regard lumineux et inattendu du réalisateur.

«Suzanne, Coby, Jacob, plusieurs prénoms qui se rapporte à une seule et même personne. Le réalisateur a mis le doigt sur un sujet exceptionnel, la lente et réfléchie transformation de Suzanne en Jacob, qu’il traite avec beaucoup d’humanité. Il suit le mal être de Suzanne, qui, se regardant dans le miroir n’a pas l’impression que la personne qu’elle voit est bien elle-même. Le parti pris très fort de ce documentaire est d’englober l’entourage direct de Jacob, sa famille, forcément touchée par ce bouleversement et d’analyser le ressenti de chacun. La réaction des parents est poignante, la mère souligne la perte de sa fille et le père se retrouve à blaguer entre mecs avec son fils. L’épouse de Jacob, son fidèle soutien Sarah, quant à elle, est présente depuis le début. Coby c’est aussi un cinéaste qui raconte son demi-frère par un film, parallèlement aux témoignages qu’il recueille précieusement, de ceux qui ont vécu cette longue et difficile transformation. Chacun se livre librement, c’est peut-être le privilège de l’auteur d’être proche de ses personnages. La structure du récit est brillamment pensée, un montage parallèle d’images d’archives de Suzanne, expliquant son mal être et sa transformation progressive, constituent une base solide qui donne beaucoup de consistance au récit. Ces séquences nous permettent de suivre visuellement et au plus près les transformations que subit Suzanne, comme sa voix qui mue petit à petit. En même temps nous suivons et rencontrons Jacob, barbu viril, dans sa vie quotidienne. Une très jolie histoire d’amour en famille.» (Madame fait son cinéma)