Escadrons de la mort, l’école française

Marie-Monique Robin

  • 2004
  • 1h03

Un documentaire qui nous révèle une page totalement occulte du pays des droits de l’homme. Avec 70mn de documents inédits.

Mars 1976 : le général Rafael Videla prend le pouvoir en Argentine. Désormais, tous les pays du cône sud vivent sous la coupe des militaires. Exécutions sommaires, tortures, disparitions : qu’ils s’appellent Stroessner au Paraguay ou Pinochet au Chili, tous mènent une répression féroce au nom de la lutte contre le communisme. Coordonnée à un niveau continental grâce au fameux « Plan Condor », la guerre sale fait des dizaines de milliers de victimes sous l’|il bienveillant des Etats Unis, qui fournissent un soutien militaire et financier. Si cette histoire est connue, le rôle qu’a joué la France dans la genèse des dictatures latino-américaines, et tout particulièrement en Argentine, l’est beaucoup moins. Fruit d’une enquête de deux ans, Escadrons de la Mort : l’Ecole Française révèle l’implication directe de militaires français dans l’histoire des guerres sales d’Amérique du Sud : après la guerre d’Indochine, où naquit la théorie de la « guerre révolutionnaire », puis la Bataille d’Alger, où s’élabora la « doctrine française », la France et son armée ont exporté, en véritables experts, les méthodes de « guerre antisubversive » développées pour lutter contre les combattants algériens du Front de libération nationale.

Dès la fin des années cinquante, à la demande du gouvernement français, des officiers ayant fait leurs classes pendant les guerres coloniales ont pris la route de Buenos Aires, Rio de Janeiro ou de Fort Bragg, le siège des Forces spéciales de l’armée américaine.Ils vont y enseigner leur « savoir faire » : techniques du renseignement, torture et disparitions. Des interviews exclusives de l’ancien ministre des Armées Pierre Messmer, des généraux Paul Aussaresses ou Marcel Bigeard, du colonel Charles Lacheroy, des généraux Reynaldo Bignone (le dernier dictateur argentin), Albano Harguindéguy (ministre de l’Intérieur de la Junte argentine), Manuel Contreras (chef de la police secrète de Pincochet), John Johns et Carl Bernard (anciens élèves d’Aussaresses à Fort Bragg) nous révèlent une page totalement occulte du pays des Droits de l’Homme (source Chalet films)