Gardiens de phare

Jean Grémillon

Avec Geymond Vital, Fromet, Génica Athanasiou, Gabrielle Fontan

  • 1929
  • 1h20

Tandis que sur la grève, les habitants assistent impuissants a la montée de l’orage, le drame se noue entre un gardien de phare et son fils atteint par la rage.

« Grémillon, lui, est un véritable amant de la mer. […] Un scénario comme celui de Gardiens de phare ne pouvait rencontrer un réalisateur plus sensible. Il ne se contente pas de conduire une action violente, rapide, sans défaillance. Celle-ci, se passant dans un phare, est un sujet d’admiration pour Grémillon. De cette merveille, il examine tous les rouages sous l’aspect le plus imprévu, s’intéresse prodigieusement aux effets d’ombres etde lumières de la lanterne qui jouent sur les visages des personnages. Cela lui rappelle ce qu’il a à exprimer et le fait se souvenir de sa grande amie : la mer toute proche qui, infatigable, s’élance à l’assaut du phare. C’est dans un tel enthousiasme que se font les grandes œuvres. » (Marcel Carné)

« Tourné presque entièrement en décors naturels, à Saint-Guénolé, ce film confirme le grand talent de Jean Grémillon. Partant d’un banal mélodrame du Grand-Guignol (débarrassé, il est vrai, de ses scories par Jacques Feyder, qui s’en tient ici au rôle effacé d’adaptateur), le cinéaste parvient à créer un paroxysme dramatique envoûtant, à la cristallisation d’un conflit lié à la poésie des éléments naturels (vagues déferlant sur les rochers, cloches d’alarme des bateaux en détresse, lumière tournante du phare). Le refus de tout pittoresque, une interprétation sobre, un rythme sans faille, concourent à la réussite de cette tragédie à huis clos. » (Dictionnaire des films Larousse)