Gerontophilia

Bruce LaBruce

Avec Pier-Gabriel Lajoie, Walter Borden, Katie Boland

  • 2014
  • 1h22

Films tous publics avec avertissement : « Certaines scènes de ce film sont de nature à heurter un jeune public ».

Lake, 18 ans, un garçon plutôt ordinaire, vit avec une mère névrosée et sort avec une fille de son âge, un peu excentrique. Mais il se découvre un penchant de plus en plus fort pour… les vieux messieurs. Embauché dans une maison de retraite pour l’été, il tombe sous le charme de M. Peabody, un séduisant patient de 82 ans.

Bruce LaBruce, l’enfant terrible du cinéma gay et canadien, agent provocateur qui marqua les esprits avec le légendaire Hustler White, revient avec Gerontophilia un film au titre trompeur. Non ce n’est pas un gonzo dans la même collection poético chirurgicale que l’ultra radical L.A. Zombie, ovni qui vantait les mérites du viol nécrophile et du cannibalisme en milieu urbain. Certes il est question de gérontophilie, mais le fétichisme pervers cède rapidement la place à l’amour pur et simple. Loin de l’esthétique trash et du porn art de ses précédents films, Bruce LaBruce adopte le style et le ton de la comédie romantique, sans rien éluder de son sujet ni renoncer à la dimension politique et subversive de son cinéma. Gerontophilia parle avec intelligence de la dictature de la beauté et de la jeunesse qui contamine les images de la société de consommation et conditionne nos esprits et nos désirs. L’attirance pour les corps usés et malades des personnes âgées devient ainsi un acte de résistance et d’insurrection, un geste libre de toute emprise sociale et familiale. () Gerontophilia sonne juste, bien écrit et bien interprété, émouvant et léger sur un sujet qui aurait pu être scabreux. Ce sont la tendresse et l’espoir qui l’emportent. (Olivier Père)