Hara-Kiri : mort d’un samourai

Takashi Miike

Avec Ebizô Ichikawa, Eita, Koji Yakusho

  • 2011
  • 2h05

Voulant mourir dignement, un samouraï sans ressources, Hanshiro, demande
à commettre un suicide rituel dans la résidence du clan Ii, dont l’intendant
est Kageyu, un guerrier forte tête. Essayant de décourager Hanshiro, Kageyu
lui conte l’histoire tragique d’un jeune ronin, Motome, venu récemment avec
la même requête. Hanshiro est traumatisé par les détails horrifiants du sort
qui fut réservé à Motome mais il persévère dans sa décision de mourir dans
l’honneur…

La narration occupe une place primordiale dans la construction de ce récit empli de jalousie, de tragédie et de mélancolie. Au départ, il y a un
roman de Yasuhiko Takiguchi, dont le cinéaste Masaki Kobayashi réalisa en
1962 une superbe adaptation. Il fallait oser signer un remake de ce classique
du cinéma japonais : Miike relève ce défi et signe un grand mélodrame qui
évoque les mœurs des samouraïs dont il dénonce l’absurdité soulignant
dans le même temps la rigidité de la société japonaise. La splendeur de
l’ensemble, magnifiée par un climat de tragédie épique au souffle inquiet et
inspiré, émerveille tandis que le destin tragique de laissés-pour-compte d’un
système impitoyable émeut implacablement. Takashi Miike, tenu à la rigueur
par l’œuvre originale, signe ici son plus beau film.

Sélection Officielle Festival de Cannes 2011