Helen : autopsie d’une disparition

Joy, dix-huit ans, est portée disparue. Helen, jeune apprentie comédienne qui s’apprête à quitter son foyer d’accueil, est sollicitée pour incarner l’adolescente dans une reconstitution organisée par la police : il s’agit de retracer les derniers faits et gestes de Joy avant sa disparition. Cette dernière avait tout : une famille aimante, un petit ami et un avenir prometteur. Contrairement à Helen, orpheline, qui a passé toute sa vie dans des institutions, sans jamais pouvoir se confier à personne

Helen trace le parcours d’une jeune fille en quête d’identité, à travers lequel se dessinent les contours d’une solitude et d’un malaise plus larges, auxquels sont livrés les adolescents. Les réalisateurs associent beauté formelle et désespoir moderne dans une œuvre étrange, dérangeante par instants, entourée par un halo de mystère. Les comédiens sont au diapason du minimalisme narratif. Ils traversent avec délicatesse cette histoire d’absence, de fantômes, et finalement de renaissance qui se double, par un jeu de correspondances, d’une réflexion sur le cinéma lui-même et la puissance de l’identification à un personnage à la fois par l’acteur et le spectateur.