L’Enfant d’en haut

URSULA MEIER

Avec LEA SEYDOUX, KACEY MOTTET KLEIN, JEAN-FRANÇOIS STEVENIN

  • 2012
  • 1h37

Simon, 12 ans, emprunte l’hiver venu la petite télécabine qui relie la plaine industrielle
où il vit seul avec sa soeur Louise, à l’opulente station de ski qui la surplombe. Là-haut,
il vole les skis et l’équipement des riches touristes qu’il revend ensuite aux enfants de
son immeuble pour en tirer de petits mais réguliers bénéfices. Louise, qui vient de perdre
son travail, profite des trafics de Simon qui prennent de l’ampleur et devient de plus en
plus dépendante de lui

Après Home, fable sociale puissante et dérangeante, Ursula
Meier creuse son sillon singulier avec une intelligence et une force d’expressions encore
accrues. Avec une force peu commune, Ursula Meier ausculte la manière dont l’argent
façonne et détruit les rapports humains. Elle filme sous toutes les coutures, avec une
lucidité, une acuité formidables, ces lieux voués à la détente et au plaisir de quelques
uns. Depuis la période de Noël, festive sous ses lumières bleutées, jusqu’à la fin de
saison, quand neige et hommes quittent la station et que le paysage se révèle. Nu, sans
fard. Le film est par ailleurs servi par deux acteurs magnifiques : le jeune Kacey Mottet
Klein, gamin fragile mais incroyablement tenace, irréductible dans son instinct de vie,
crève l’écran, et Léa Seydoux est au diapason, terriblement crédible en femme-enfant
irresponsable mais tellement larguée qu’on ne peut pas lui en vouloir.

Mention spéciale du Jury, Berlinale 2012