L’Oiseau

YVES CAUMON

Avec SANDRINE KIBERLAIN, CLEMENT SIBONY, BRUNO TODESCHINI

  • 2011
  • 1h33

Anne vit comme entre parenthèses. Elle n’a pas de mari, pas d’amants, pas d’amis, pas d’enfant, pas de chien, pas de chat Elle travaille, manutentionnaire dans un grand restaurant d’entreprise, ou de collectivité. Elle rentre chez elle. Elle épluche les légumes. Elle lit. Elle dort. Elle prend le tram. Elle marche longuement dans les rues. Elle va s’asseoir au bord du fleuve, à la nuit tombante. Elle ne fuit pas les gens mais elle reste à côté. Elle parle peu, le moins possible. Elle n’a pas grand chose à dire. Jamais pour autant on ne pense qu’Anne est dépressive. Jamais on n’a l’impression qu’elle fait la gueule. Pas du tout, elle est juste un peu absente. À côté, on ne saurait mieux dire. Elle fait semblant de vivre. Un jour, un oiseau entre dans son appartement

C’est un film d’une grâce assez indéfinissable, un film infiniment délicat. Et d’abord délicat à raconter, à présenter. Parce que tout ce qu’on peut en dire, tout ce qu’on peut en écrire sera bien incapable de traduire l’alchimie un peu miraculeuse qui se produit à l’écran. L’Oiseau est un film à vivre, à ressentir, à se construire soi-même, chacun à sa manière, chacun à son rythme. Les choses se mettent en place petit à petit, les situations s’installent, les sentiments se révèlent, les motivations se devinent, les zones d’ombre s’éclairent, les évidences s’assombrissent. Comme si rien n’était écrit d’avance, comme si tout se mettait en place chemin faisant, avec Anne, avec Sandrine Kiberlain, puisqu’elles ne font qu’une