La Danza de la Realidad

Alejandro Jodorowsky

Avec Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Jeremias Herskovits

  • 2013
  • 2h10

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Treize ans après Le Voleur d’arc-en-ciel, La Danza de la Realidad marque le grand retour d’Alejandro Jodorowsky au cinéma. Pour beaucoup de cinéphiles, Jodorowsky c’est avant tout La Montagne sacrée, une sorte de grand trip métaphysico-ésotérique sur le thème de la quête de l’immortalité. Les aficionados du maître se souviendront également d’El Topo, western baroque sorti en 1970, ainsi que d’un film d’horreur tourné au Mexique en 1989, Santa Sangre.

Ici, Jodorowsky cherche restituer l’incroyable aventure et quête que fut sa vie. Le film est un exercice d’autobiographie imaginaire. Né au Chili en 1929, dans la petite ville de Tocopilla, où le film a été tourné, Jodorowsky fut confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée. Bien que les faits et les personnages soient réels, la fiction dépasse la réalité dans un univers poétique où le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption. Jodorowsky se souvient. Il rêve, il fantasme, conviant le spectateur à une hallucinante recherche du temps perdu.
L’oeuvre d’une grande beauté visuelle est à la fois une vision du passé politique de son pays et une quasi autobiographie. Jeux outrés des personnages, dialogues passionnés et excessifs, êtres déformés et décharnés, peu à peu, au delà des exagérations de style, on se sent gagné par la sympathie pour les personnages, on se prend à rire, on est séduit, oui, on aurait envie de danser et de chanter sur la beauté de la vie !

Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2013

La Danse de la réalité (La Danza de la Realidad) venait donc de naître et nous étions heureux. Heureux de retrouver l’un des cinéastes les plus originaux – fous, diront certains – de ce dernier demi-siècle. Heureux surtout d’avoir assisté à la projection d’un film exceptionnel. Un chef-d’œuvre ? A quoi bon se disputer, il suffirait peut-être de dire que, depuis l’Amarcord de Fellini (1973), il ne nous avait pas été donné de voir au cinéma un tel essai autobiographique. (Le Monde)