La Preuve

Amor Hakkar

Avec Nabil Asli

  • 2014
  • 1h33

Ali, chauffeur de taxi d’une petite ville d’Algérie, est marié depuis deux ans à Houria, veuve, mère de deux fillettes. Le couple ne parvient pas à avoir d’enfant. Ali va faire un test de fertilité, à l’insu d’Houria. S’il est stérile, le dira-t-il à sa femme, craignant qu’elle ne le voie plus comme un homme et à son père, qui attend de lui un descendant ? Les circonstances jouant contre lui, Ali se retrouve rapidement confronté à un choix difficile pour lui.

Sobre et digne, La preuve évoque un sujet tabou en Algérie – la stérilité masculine – pour dresser un tableau peu reluisant d’une société encore marquée par le diktat du modèle patriarcal. Après La Maison jaune et Quelques jours de répit, qui évoquait déjà un tabou, celui de l’homosexualité dans la société iranienne, Amor Hakkar poursuit ainsi son exploration de la société algérienne et du poids des traditions. A partir d’une intrigue habilement ficelée qui conduit un homme se découvrant stérile à cacher cette vérité à l’intégralité de son entourage, alors même qu’il fait l’objet d’une accusation de la part d’une jeune fille perdue, enceinte jusqu’aux oreilles, Amor Hakkar livre une œuvre poignante qui ne se laisse jamais aller à la facilité du mélo en restant à bonne distance de ses personnages. Mais , au-delà de don sujet porteur de débat, le film interroge finalement chacun d’entre nous sur nos propres conceptions de la masculinité et sur nos rapports avec la notion de filiation.