Le Chant des oiseaux

Les Rois Mages sont en route à la recherche du Sauveur. Ils traversent, un peu au hasard, des déserts de glace, puis de sable. Ils vivent au gré des saisons, en harmonie avec la nature, se nourrissant simplement et dormant à la belle étoile…

Après Honor de cavalleria, qui s’attaquait à la légende de Don Quichotte, Le Chant des Oiseaux, marque déjà l’avènement d’une «patte Albert Serra». Dans un somptueux noir et blanc, le cinéaste fait se côtoyer le grandiose et l’absurde, célébrant les silences et les paysages. Immergeant ses personnages dans de magnifiques étendues désertiques et construisant une rêverie autour de figures légendaires, le réalisateur s’approche autant de l’art contemporain que de la peinture. Son mysticisme demeure avant tout cinématographique, le cinéaste parlant lui-même d’une «foi dans le film», «l’intuition qu’il y a derrière les images quelque chose de poétique». Un art qui privilégie la lenteur et l’inaction ne peut évidemment pas être du goût de tous. Mais en couchant sur pellicule des plans d’une sidérante beauté et en replaçant l’humain dans une plus vaste nature, Le Chant des oiseaux crée une version vivifiante d’un mythe qui demeurait figé.

Film soutenu par le Groupement National des Cinémas de Recherche