Le Démantèlement

Sébastien Pilote

Avec Gabriel Arcand, Gilles Renaud, Lucie Laurier

  • 2013
  • 1h51

Gaby est éleveur de moutons dans une ferme qu’il a héritée de son père. Il y vit seul depuis que ses filles sont parties s’installer à Montréal. Dans cette région reculée, la crise économique contraint de plus en plus les paysans à céder leurs propriétés. Gaby, lui, résiste. Sa ferme est sa seule raison de vivre. Jusqu’au jour où sa fille, acculée par des problèmes financiers, lui demande de l’aide. Gaby, chez qui le sentiment de paternité est particulièrement développé, va tout faire pour l’aider…

Avec une humanité bouleversante et un acteur fabuleux, Sébastien Pilote nous livre une œuvre magistrale, simple et généreuse qui suit son rythme propre, contemplant le paysage et le ciel, s’attardant sur la pesanteur des vies. Gabriel Arcand incarne «un perdant magnifique», irradiant de bonté silencieuse, refoulant, sans mot dire, ses zones d’ombre et sa mélancolie, pour s’acquitter, avec une abnégation résignée, de ses tâches de paysan, attaché à sa terre.

C’est une variation sur Le Père Goriot de Balzac, transposée de nos jours, au Canada. Dans des paysages immenses et immobiles, on contemple, donc, un homme qui se défait. Sans rien dire et encore moins montrer. Tout se joue dans le regard du fabuleux comédien qu’est Gabriel Arcand. Mais aussi sur celui que pose sur lui son réalisateur : intense, mais sec, dénué de la moindre complaisance, ni sensiblerie. On a vraiment la sensation – comme dans les westerns et les films noirs de jadis – de voir un homme accomplir, contre son gré et l’avis général, ce qu’il croit être, à tort ou à raison, son devoir. (Pierre Murat – Télérama)

Prix SACD Semaine Internationale de la Critique Cannes 2013