Le Jour se lève

Marcel Carné

Avec Jean Gabin, Arletty, Jules Berry

  • 1939
  • 1h33

Une forte dispute éclate dans une maison, des bruits de lutte se font entendre… Puis un coup de feu ! François a tiré sur Valentin qui convoitait la belle Clara. Barricadé et encerclé par la police, il se remémore alors toute l’histoire qui a conduit à ce drame.

Le Jour se lève marque la quatrième collaboration de Marcel Carné et Jacques Prévert. Ils avaient en effet déjà travaillé ensemble sur Jenny (1936), Drôle de drame (1937) et Quai des brumes (1938). Par la suite, ils coopérèrent également sur Les Visiteurs du soir (1942), Les Enfants du paradis (1945) et Les Portes de la nuit (1946).

Le jour se lève est le dernier film dans lequel l’acteur Jean Gabin endosse la tenue du perdant magnifique, rôle qui a construit son personnage avant-guerre, à travers des œuvres éblouissantes comme Pépé le Moko, Quai des brumes ou La Bête humaine. Cinquième long-métrage du réalisateur Marcel Carné, utilisant un procédé jusqu’alors inédit : le flash-back, Le Jour se lève reste un classique indépassable et un épisode clé de l’histoire du cinéma français.

Cette chronique ambiguë garde une forte empreinte de l’idéal du Front populaire. Ange innocent roulé dans la crasse des inégalités sociales, Gabin s’installe avec tant de saveur dans les dialogues de Prévert qu’il en vient à parler avec la même voix que le poète. Chaperonnée par Jules Berry, veule et arrogant, Arletty trouve ici un rôle extrêmement curieux. Bouleversante d’amour et de soumission inavouée, elle tempère sa gouaille légendaire par des silences lourds de signification. (Télérama)