Le Refuge

Mousse et Louis sont jeunes, beaux et riches, ils s’aiment. Mais la drogue a envahi toute leur vie. Un jour, c’est l’overdose et Louis meurt. Mousse survit, mais elle apprend qu’elle est enceinte. Perdue, elle s’enfuit dans une maison loin de Paris. Quelques mois plus tard, le frère de Louis la rejoint dans son refuge

François Ozon revient au style intimiste qui a fait le succès de 5×2 et Le Temps qui reste et parvient à un état de grâce inégalable avec ce chef-d’œuvre qui condense tous les motifs de son cinéma. La plage, le bébé, l’homosexualité masculine, la mort, le temps qui passe, le deuil et la descendance comme thématiques d’une œuvre troublante et magnifique, dont la beauté n’a d’égale que la profondeur. Le Refuge est un poème élégiaque sur le ventre de la mère, ultime refuge aux agressions de l’existence. Isabelle Carré y apparaît réellement enceinte, ce qui confère une touchante authenticité à son personnage, qui se révèle aussi émouvant que vulnérable. Le film est bouleversant dans ses soubresauts poétiques, destructeur dans sa violence sourde -psychologique et émotionnelle- et, paradoxalement, apaisant dans ses belles errances qui rappellent beaucoup celles, infiniment pudiques, du Temps qui reste.