Les Amandiers
Valeria Bruni Tedeschi
Avec Nadia Tereszkiewicz, Sofiane Bennacer, Louis Garrel
Fin des années 80, Stella, Etienne, Adèle et toute la troupe ont vingt ans. Ils passent le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au théâtre des Amandiers de Nanterre. Lancés à pleine vitesse dans la vie, la passion, le jeu, l’amour, ensemble ils vont vivre le tournant de leur vie mais aussi leurs premières grandes tragédies.
Communiqué des producteurs du film
S’IL Y A UNE AFFAIRE SOFIANE BENNACER, IL N’Y A PAS DE « SCANDALE » LES AMANDIERSAu printemps 2021, après plusieurs semaines d’audition, Sofiane Bennacer a été retenu par la directrice de casting Marion Touitou et la réalisatrice Valéria Bruni Tedeschi. Depuis quelques jours, suite à l’audition d’une jeune comédienne du TNS, une rumeur courait concernant Sofiane. Il aurait eu un comportement violent envers sa petite amie au cours d’une soirée en 2019 alors qu’il était encore au TNS.
Au moment d’engager Sofiane, nous cherchons à en savoir plus sur cette rumeur. Un avocat nous informe qu’un employeur ne peut en aucun cas avoir accès à l’information officielle d’un dépôt de plainte.
Nous contactons alors le seul interlocuteur qui nous semble avoir autorité et information pour nous répondre : Stanislas Nordey, directeur du TNS. Lors de cette conversation, il nous confirme avoir connaissance de cette rumeur, qu’à l’époque, un climat délétère s’était installé à l’école contre Sofiane et qu’il lui avait donc demandé de quitter l’école sans terminer son année. A la question directe que nous lui posons « avez-vous connaissance d’une plainte contre Sofiane ? » la réponse est : « non » et le mot viol n’est jamais prononcé par lui.Face au choix de la réalisatrice, rien ne justifiait de nous opposer à l’engagement de Sofiane sur le seul fondement d’une rumeur.
Avant le début du tournage, comme les règles du CNC le requièrent, nous avons mis en place toutes les mesures de protection de l’équipe contre le harcèlement et les violences sexuelles.
Nous avons appris 2 jours après le début du tournage, par une jeune alternante de la Cinéfabrique présente sur le plateau et qui connaissait la jeune fille de Strasbourg, qu’effectivement une plainte pour viol avait été déposée contre Sofiane, mais que celui-ci n’avait jamais été entendu et qu’aucune enquête n’avait été ouverte.
Nous en informons alors la réalisatrice. Mettant en avant la présomption d’innocence, celle-ci n’envisage pas de continuer le film sans ce comédien. Nous n’avons alors que peu de solutions :
A ce stade rien dans le droit du travail ne nous permet de justifier son licenciement, il pourrait se retourner contre nous.
Nous précisons que nous devrions alors arrêter le tournage et licencier les 89 salariés sur le plateau sans justifications légales valables.Nous organisons alors une réunion sur le plateau avec toute l’équipe, Valéria prend la parole pour expliquer la situation. Nous proposons à ceux que la situation rend mal à l’aise de quitter le tournage sans aucune pression ni conséquence. Nous avons eu de nombreuses discussions, nous comprenions la complexité des choix et des émotions de chacun dans la situation où nous nous trouvions tous. Nous réfutons le terme d’omerta lu dans Libération.
Le lendemain nous convoquons Sofiane, lui demandons de prendre un avocat, d’aller au commissariat et de se confronter à cette plainte au plus vite. Nous contactons aussi une des co-présidentes de l’association 50/50, nous lui racontons tout ce que nous traversons et les mesures et décisions prises. Elle n’y voit rien à redire et nous recommande de bien sécuriser le plateau.
Nous avons été présents tous les jours sur le plateau, nous avons veillé avec toute l’équipe de production avec beaucoup d’attention à la sécurité de celui-ci, il ne s’est jamais produit d’incident (de même lors des répétitions) sur le plateau, hors plateau et cela pendant toute la durée du tournage.
Sofiane est enfin auditionné 20 mois après le dépôt de la plainte, et nous découvrons dans la presse le contenu et le nombre de plaintes le concernant. Maintenant nous attendons que la justice instruise l’affaire de Sofiane Bennacer, et considérons qu’il n’y a pas de « scandale » des Amandiers.
Tout en respectant les décisions d’une réalisatrice, et en toute transparence, nous avons essayé de faire de notre mieux en prenant en charge une situation extrêmement complexe avec l’appareil législatif à notre disposition, à savoir non seulement le droit du travail mais la présomption d’innocence qui protège l’accès aux plaintes, empêche la discrimination à l’embauche…
Aujourd’hui comment notre expérience pourrait-elle servir à améliorer la position des producteurs face à ce type de situation ? Comment répondre légalement au nécessaire devoir d’exemplarité ?
Alexandra Henochsberg, Ad Vitam Production
Patrick Sobelman, Agat Films
Producteurs