Les Bêtes du sud sauvage

Benh Zeitlin

Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Jonshel Alexander

  • 2012
  • 1h35

Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père. Brusquement, la nature s’emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée
d’aurochs. Avec la montée des eaux, l’irruption des aurochs et la santé de
son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère
disparue…
Sensation et Grand Prix au festival de Sundance, triplement
récompensé à Cannes (Caméra d’or, Prix Un Certain Regard et Prix Regard
Jeune) et Grand Prix de Deauville
, Les Bêtes du sud sauvage raconte une
Amérique invisible, celles de marginaux qui vivent dans leur micro-société
bientôt détruite par les inondations, écho évident à l’ouragan Katrina qui
s’est abattu sur le sud des Etats-Unis en 2005.
Légendes du bayou ou
poésie hallucinée à la Toni Morrison, il est impossible de ne pas se laisser
happer par l’onirique univers brillamment mis en place par Benh Zeitlin. À
travers les yeux d’une petite sauvageonne, le jeune réalisateur New Yorkais
nous emmène aux confins d’un paradis en sursis suite aux excès du monde
industrialisé.
Magnificence de la nature sauvage à peine colonisée par
une poignée d’ivrognes aussi déglingués que les baraques qu’ils habitent,
ambiance apocalyptique festive, entraide et solidarité dans les coups durs, apprentissage de la vie à base de gnôle et de gifles dans la gueule, Les Bêtes
du sud sauvage offre un sublime dépaysement dans une Louisiane oubliée par
le reste de la terre.
Non content de dépeindre un monde adulte au style de vie
peu commun et attaché corps et âme à sa terre, Benh Zeitlin a su restituer avec
une grâce foudroyante toute la candeur de la petite héroïne magnifiquement
incarnée par Quvenzhané Wallis, d’une force de caractère époustouflante et
d’un charme fou.
Onirique et terre à terre, brutal et délicat, Les Bêtes du sud
sauvage est simplement une irrésistible surcharge d’émotion qui vous cloue au
siège jusqu’à la fin du générique.