Lola, une femme allemande

RAINER WERNER FASSBINDER

Avec Mario Adorf, Barbara Sukowa, Armin Mueller-Stahl

  • 1981
  • 1h55

À la fin des années cinquante, dans une petite ville de Bavière, l’affrontement
entre l’urbaniste Bohm et Schuckert, l’entrepreneur qui gère tous les chantiers de
la ville, enrichi grâce au marché noir de l’après-guerre. Entre les deux hommes, la
question du bien public, la morale de l’argent et du « boom économique » et Lola,
prostituée et strip-teaseuse à la Villa Fink.

Comme dans Le Mariage de Maria Braun
et Le Secret de Veronika Voss, l’enfant terrible du Nouveau cinéma allemand que fut
Fassbinder dresse ici un portrait au vitriol de la société ouest-allemande à l’époque
de ce qu’on appelle communément le «miracle économique». Dans Lola, l’accent
est mis sur l’aspect le plus visible de ce «miracle» : la reconstruction, en l’espace
de quelques années, des villes largement détruites durant la Seconde Guerre
mondiale. Fassbinder regarde derrière les anonymes façades en béton armé pour
y mettre – littéralement – à nu la survivance de structures autoritaires, machistes,
de part en part corrompues par la soif de l’argent. Nul n’en échappe, pas même
la protagoniste : le visage innocent de la petite-bourgeoise Marie-Luise cache en
réalité le maquillage outré de la prostituée Lola