Mafrouza

EMMAnuelle Demoris

  • 2010
  • 2h30

Mafrouza est un cycle de cinq films d’Emmanuelle Demoris tourné à Mafrouza, quartier informel d’Alexandrie construit par ses habitants sur le site et les vestiges d’une nécropole gréco-romaine.

Partant des premières rencontres avec ses habitants, Mafrouza raconte les destins de quelques personnes qui se répondent en une chronique polyphonique. Si la vie est dure à Mafrouza, tous résistent avec grâce et force. Adel et Ghada, jeune couple à la recherche du bonheur, Mohamed Khattab, épicier-cheikh humaniste, Hassan, voyou-chanteur épris de liberté, Abu Hosny, vieux solitaire au logement inondé, la paysanne Om Bassiouni et son four à pain, les Chenabou, famille de chiffonniers, Gihad, jeune lutteuse, tous incarnent et racontent cette résistance qui est la leur et qui fait de leur quartier un espace de liberté et de vitalité. Si Mafrouza donne l’occasion de battre en brèche les idées reçues sur les pauvres, l’Orient ou l’islam, il questionne ainsi aussi en miroir notre façon de regarder et de vivre (en Europe ou ailleurs).

Chaque film constitue un récit autonome qui peut se voir indépendamment des autres. Et l’intégralité du cycle peut se voir dans l’ordre chronologique comme dans le désordre.

1. Oh la nuit ! (Mafrouza 1 – 2h18 – 2007)

Une première visite archéologique nous conduit à rencontrer quelques personnes de Mafrouza. Leur vitalité inventive et libre se révèle à travers leurs combats matériels et leurs chants ou poèmes qui viennent guider le récit du film.

2. Cœur (Mafrouza 2 – 2h34 – 2007-2010)

Maisons inondées, couple désuni, joue balafrée, tout est en souffrance. Se
reconstruisant et reconstruisant le monde autour d’eux, les gens de Mafrouza
questionnent la caméra dont la présence fait débat. D’échanges en rencontres, le
regard de la caméra se déplace et devient amoureux.

3. Que faire ? (Mafrouza 3 – 2h32 – 2010)

Douceur partagée des derniers jours d’août à Mafrouza. Construire un perron, faire du thé, faire le sermon, faire des enfants, faire le con, nager, danser, chanter, chacun invente et raconte sa liberté au jour le jour : de la rage de survivre à la fureur de vivre.

4. La Main du papillon (Mafrouza 4 – 2h22 – 2010)

Au fond des maisons et au coeur de l’hiver, on partage l’intimité de deux événements familiaux : la naissance d’un petit garçon et les fiançailles d’une jeune fille. Où l’on découvre comment l’imaginaire traverse la réalité, permet de la parler et de la vivre.

5. Paraboles (Mafrouza 5 – 2h35 – 2010)

Depuis des années, Mohamed Khattab fait le sermon à Mafrouza. Mais, peu avant
l’Aïd, des fondamentalistes viennent s’emparer de la petite mosquée du quartier.

Films soutenus par le Groupement National des Cinémas de Recherche (GNCR) et par l’Agence pour le Cinéma Indépendant et sa Diffusion (ACID).