Menocchio

Alberto Fasulo

Avec Marcello Martini, Maurizio Fanin, Carlo Baldracchi

  • 2018
  • 1h43

Italie. Fin du 16e. Menocchio, meunier têtu et autodidacte d’un petit village perdu des montagnes du Frioul est accusé d’hérésie pour avoir défendu ses idéaux de pauvreté et d’amour. Menocchio raconte le combat d’un homme contre le pouvoir en place.

«C’est un film qui s’éprouve presque physiquement, qui se vit comme une quête intérieure, comme un voyage lointain, dans l’espace et le temps. Il y a l’âpreté de ces visages usés par la dureté de la vie, ces visages de gens de peu, besogneux, taiseux. Il y a la lumière de ce village perdu au coeur des montagnes du Friouil, dans le nord-est de l’Italie. Et puis il y a l’obscurité du cachot, creusé dans le ventre de la terre, ce même sol qui accueille, non loin, les fastes dorés des palais pontificaux. C’est un film qui avance entre lumière et obscurité, entre la matière et l’esprit, entre le chaos et le divin, et il y a quelque chose d’un tableau de Rembrandt ou du Caravage dans ce Menocchio () Le travail extraordinaire qu’Alberto Fasulo a fait avec ses acteurs, pour la plupart des non professionnels, a donné vie à un chœur de visages et de voix uniques, comme si chaque personnage, avec son accent chantant, l’inflexion très particulière de sa voix, était en lui-même tout un univers. La caméra de Fasulo enquête sur les visages et les corps, se transforme elle-même en regard inquisiteur, mais c’est une inquisition bienveillante dont il s’agit, qui cherche à souligner ce que la voix n’ose exprimer. En cherchant à creuser, au-delà des détails historiques, Fasulo utilise son regard comme un lien entre le passé et le présent car son film est aussi une réflexion diablement moderne sur l’interprétation par les hommes de la chose religieuse.» (Cinémas Utopia)