New Territories
Fabianny Deschamps
Avec Eve Bitoun, Yilin Yang, Dimitri Sani
- 2015
- 1h24
C’est le mois d’août en Chine du sud, la fête des morts et des esprits. Li Yu, une jeune ouvrière du Guangdong, s’apprête à entreprendre le voyage de sa vie pour suivre l’homme qu’elle aime en passant clandestinement à Hong Kong. De l’autre côté de la frontière, Eve, une française, vient conquérir le marché chinois avec un nouveau procédé funéraire. Entre ces deux mondes, il y a un no man’s land que l’on appelle les « Nouveaux Territoires ». Et tout autour, des dizaines d’hommes et de femmes qui ne cessent de disparaître mystérieusement, sans que jamais on ne retrouve leur trace…
Sélection ACID – Festival de Cannes 2014
Avec New Territories, Fabianny Deschamps nous entraîne dans une Chine aux traditions millénaires, ébranlée dans ses fondations par la présence d’une jeune femme française, venue y commercialiser une nouvelle pratique funéraire, contraire aux rites ancestraux. Si, en apparence, les vivants ne s’offusquent pas de ce procédé, les fantômes et l’armée des morts de la Chine immémoriale semblent se soulever contre lui. Tandis que la voix d’une Chinoise de vingt ans raconte sa fuite avec son fiancé vers de nouveaux territoires, des tourments de plus en plus violents s’emparent de la jeune femme française, porteuse de cette pratique mercantile funeste. Elle tente de faire taire ses démons, mais ne peut y échapper, tel Caïn poursuivi par l’oeil de la conscience chez Victor Hugo. New Territories ouvre une brèche en matière de réalisation cinématographique. Réussissant à capter des images dans la réalité factuelle du quotidien et à leur donner une dimension onirique et envoûtante, Fabianny Deschamps nous fait ressentir qu’il y a une vérité bien plus profonde et insondable derrière la fine coquille du « monde des faits ». Mariant avec une grande cohérence et une incroyable créativité le récit, l’image, le son, la musique, la voix-off et le montage, ce film nous plonge dans un univers hypnotique et sensoriel, qu’aucune autre forme d’art ne peut créer : une captivante expérience de cinéma total. (Claus Drexel, cinéaste membre de l’ACID)