Nostalgie de la lumière

Patricio Guzmán

  • 2010
  • 1h30

En confrontant dans le désert d’Atacama, les astronomes, leurs recherches
sur le temps et les proches des victimes de la dictature militaire de Pinochet,
Patricio Guzman revient après Salvador Allende et La Bataille du Chili, sur ces
morts qui le hantent et la mémoire de leur souvenir. Nostalgie de la lumière est
une méditation sur le temps, entremêlant au temps court de l’histoire humaine
celui de notre univers. Il avance ainsi la très belle idée que les astronomes ont
pour objet non le présent ni le futur mais le passé : ils observent non pas les
étoiles en elles-mêmes mais leur souvenir (apporté jusqu’à nous par la lumière),
ce qui en fait des archéologues ou des historiens de l’univers.

Magnifiquement contemplatif, graphiquement superbe, Nostalgie de la lumière serait une
œuvre apaisée si ne continuait à y bouillir à petit feu la colère des proches de
disparus, qui fouillent inlassablement le sable brûlant du désert, à la recherche
des fragments éparpillés de leurs proches. Quand se clôt le film, c’est ainsi à
l’épitaphe du philosophie Emmanuel Kant qui vient à l’esprit : «Le ciel étoilé au
dessus de ma tête, la loi morale au fond de mon cœur»

Sélection Officielle Hors Compétition Cannes 2010