Pelo Malo, cheveux rebelles

Junior a 9 ans. Il vit à Caracas avec sa mère et son frère de 2 ans. Junior a les cheveux frisés de son père. Il voudrait avoir les cheveux lisses de sa mère. Junior adore chanter, danser avec sa grand-mère et se coiffer devant la glace. Mais pour sa mère, Junior est l’homme de la famille. C’est comme ça qu’elle l’aime…

Drame de l’incompréhension, Pelo Malo est aussi, plus largement, un miroir social qui montre, par petits fragments, ce qu’est le Venezuela aujourd’hui : pauvreté, chômage, violence urbaine, préjugés liberticides, mais aussi fascination futile pour les concours de beauté… Mariana Rondon parvient, avec un mélange de bienveillance et de dureté, à une véritable authenticité, conjuguant réalisme social, finesse psychologique et qualités graphiques. À l’image d’un dénouement assez fort, la réalisatrice ne cède pas à la mièvrerie pour rendre son récit plus confortable, et signe un film attachant, bien plus singulier qu’il n’y paraît.

Concha d’Or (Meilleur Film) au Festival de San Sebastiàn 2013