Revenge

Susanne Bier

Avec Mikael Persbrandt, Trine Dyrholm, Ulrich Thomsen

  • 2010
  • 1h53

Anton est médecin. Il partage son existence entre son foyer installé dans une ville
paisible du Danemark, et son travail au sein d’un camp de réfugiés en Afrique.
Il est séparé de sa femme, Marianne, et tous deux songent à divorcer. Leur fils
aîné, Elias, âgé d’une dizaine d’années, se fait brutaliser à l’école par certains de
ses camarades, jusqu’au jour où un autre garçon, Christian, décide de prendre
sa défense. Ayant quitté Londres avec son père pour s’installer au Danemark,
Christian est profondément marqué par le décès récent de sa mère, terrassée
par un cancer. Des liens étroits se tissent bientôt entre les deux camarades. Mais
quand Christian implique Elias dans un acte de vengeance particulièrement risqué
où des vies humaines sont en jeu, leur amitié s’en trouve durement éprouvée. Dans
des mondes que tout oppose, ces enfants et leur famille seront appelés à faire des
choix difficiles, entre vengeance et pardon

Après After the wedding et Brothers,
le cinéma moral de la danoise Susanne Bier dans toute son intensité. Revenge : la
vengeance, et pourtant un film profondément non-violent, qui la décortique avec
méthode. Ennemie dangereuse, à laquelle il vaut mieux ne pas tourner le dos,
qu’il faut savoir reconnaître en soi pour mieux l’exorciser. Chacun à leur tour, les
protagonistes y sont confrontés et se retrouvent seuls face à eux-mêmes, à leur
sentiment d’impuissance. Que ce soient les petites violences du quotidien (celles
du couple, de la société, des aléas de la vie) ou les grandes (la guerre, la mort).
Le film interroge leur capacité à enterrer la hache de guerre, à résister à l’appel de
la haine, son engrenage sans fin. Soigner le tortionnaire blessé qui frappe à votre
porte ou le laisser crever comme un vulgaire chien sans âme ?