Route Irish

Ken Loach

Avec Mark Womack, Andrea Lowe, John Bishop

  • 2010
  • 1h49

En septembre 2004, Fergus persuade son ami d’enfance Frankie d’intégrer son équipe
d’agents de sécurité, à Bagdad, pour un salaire mensuel de 12.000 livres. C’est leur
dernière chance de “se faire du blé” dans cette guerre dont la privatisation va croissant.
Ensemble, ils vont risquer leur vie dans une ville où règnent la violence et l’impunité, par
ailleurs inondée de milliards de dollars américains. En septembre 2007, Frankie meurt
sur la “Route Irish”, la route la plus dangereuse de Bagdad. Fergus rejette l’explication
officielle et, brisé par le chagrin, retourne à Liverpool où il entame sa propre enquête…

Avec ce film, Ken Loach fait la synthèse de ses récits dénonçant le sort des laissés pour-
compte de la société anglaise, et de ses œuvres plus ouvertement politiques
dans un contexte international et historique : Route Irish est dans la mouvance de Land
and freedom
ou Le Vent se lève. Délaissant la dérision, Loach retrouve ce ton grave et
cette ascèse dramatique qui faisaient la force de Regards et sourires ou Ladybird. Ici,
les dialogues incisifs excellent à faire ressortir le drame individuel dans le cadre d’une
tragédie collective aux implications économiques et politiques. Au delà de cette prise
de position citoyenne, Ken Loach adopte le rythme du thriller, par un sens du montage
brillant qui culmine par une magistrale séquence d’extorsion d’aveux. Alternant images
d’archives, reconstitution réaliste, sécheresse du polar de série B et théâtralité des
situations, Route Irish est un des sommets de sa filmographie.