Sayônara

Kôji Fukada

Avec Bryerly Long, Geminoid F, Hirofumi Arai

  • 2017
  • 1h52

Dans un avenir proche, le Japon est victime d’attaques terroristes sur ses centrales nucléaires. Irradié, le pays est peu à peu évacué vers les états voisins. Tania, atteinte d’une longue maladie et originaire d’Afrique du Sud, attend son ordre d’évacuation dans une petite maison perdue dans les montagnes. Elle est veillée par Leona, son androïde de première génération que lui a offert son père. Toutes deux deviennent les dernières témoins d’un Japon qui s’éteint à petit feu et se vide par ordre de priorité, parfois selon des critères discriminatoires. Mais doucement, l’effroi cède la place à la poésie et la beauté.

«Sayonara songe à ce qu’il pourrait y avoir après l’humanité. Le robot, qui a un pouvoir de fascination absolument troublant, est un premier indice des choses que nous laisserons : c’est sa vision du monde que nous partageons et nous assistons à la chute de l’humanité à travers les yeux d’une créature qui, bien qu’exceptionnellement complexe, n’est pas humaine. Mais est-ce vraiment le cas ? Il y a en cette femmerobot une hésitation fantastique et humaine qui tient autant du film de fantômes que des masques du théâtre japonais. L’intimité que Fukada crée par son tempo hypnotique, par son atmosphère délicate, parvient à nous faire croire que ce robot est doué d’empathie. La ville est vide et le ciel chargé. La nuit tombe et permet un plan long, absolument incroyable, peut-être le plus fort qu’on a vu cette année au cinéma. Un ultime décrochage narratif donne le vertige, avec un dénouement sublime, à la fois d’une grande candeur et d’une grande poésie. Il y a dans ce chef d’oeuvre une façon bouleversante d’envisager sans cesse la mort et ne parlant finalement que de vie, de dire adieu à un monde tout en sachant que celui-ci ne s’arrêtera pas. (FilmdeCulte)

Ce film est soutenu par le Groupement National des Cinémas de Recherche (GNCR)