Shéhérazade

Jean-Bernard Marlin

Avec FRANÇAIS, 2018-1H49.

Zachary, 17 ans, sort de prison. Rejeté par sa mère, il traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C’est là qu’il rencontre Shéhérazade…

«Immersion dans le quotidien de racailleux marseillais à la langue bien pendue et à l’idiome opaque mélangeant argot des quartiers Nord et mots arabes, le film est porté par une énergie et une lucidité rares (…) Déplaçant stylistiquement le réalisme banlieue en lui prêtant des accents de sitcom post-pasolinienne nimbée de musiques électronique, Shéhérazade est, à l’instar de Sauvage de Camille Vidal-Naquet, la preuve que le cinéma français a les doigts dans la prise et que la Semaine de la critique a su se saisir de la foudre.» (Libération)

«A partir d’un fait-divers sordide, Jean-Bernard Marlin tord le cou à la tentation du pseudo-réalisme documentaire et à l’apitoiement pour raconter une histoire d’amour fou entre deux jeunes adolescents propulsés dans un monde de violence et de prostitution, dans les rues de Marseille. Marlin refuse de faire la distinction entre cinéma de genre et cinéma de poésie. Pour raconter cette rencontre passionnelle entre un jeune proxénète accidentel et une gamine qui fait le trottoir, Marlin tord le cou aux clichés du polar à la française aussi bien qu’aux bonnes manières du cinéma d’auteur. Il opte pour une stylisation virtuose arrachée à des conditions très précaires de tournage, entre ambiances nocturnes sous haute tension et comédiens non professionnels formés à l’école de la rue et de la prison () Les éclairs de violence, les humiliations subies par le couple d’amoureux alternent avec des instants de tendresse et d’intimité qui nous arrachent les larmes. Shéhérazade raconte la trajectoire d’une bête féroce qui trouve le chemin de la rédemption grâce à l’amour le plus pur d’un ange du trottoir. Shéhérazade irradie du feu intérieur de ses jeunes interprètes, sauvages et magnifiques. Marlin signe un film lyrique et brûlant, et ses mille et une nuits commencent à peine à nous hanter.» (Olivier Père)

Film en compétition à la Semaine Internationale de la Critique – Cannes 2018