Vierge sous serment

Laura Bispuri

Avec Alba Rohrwacher, Flonja Kodheli, Lars Eidinger

  • 2015
  • 1h27

Hana a grandi dans un petit village reculé d’Albanie où le sort des femmes n’est guère enviable. Pour ne pas vivre sous tutelle masculine, elle choisit de se plier à une tradition ancestrale : elle fait le serment de rester vierge à jamais et de vivre comme un homme. Vierge sous serment suit la trajectoire d’une femme vers sa liberté, par-delà les écrasantes montagnes albanaises et jusqu’en Italie. Adaptation du roman Vergine Giurata de Elvira Dones.

«Vierge sous serment est une exploration de la féminité dans ses milliers de couches et formes contradictoires. J’ai décidé de raconter l’histoire d’une identité divisée. En suivant Hana/Mark, nous franchissons continuellement la ligne entre ses deux identités, évoluant dans différentes dimensions temporelles, différents récits, différents états d’âme. Les vierges sous serment font, au nom de la liberté, un choix qui en réalité les aveugle. Ce point de départ est une invitation à une grande réflexion sur la féminité, en lien avec l’identité et la liberté.» (Laura Bispuri)

«En évitant de mettre des mots dessus, Laura Bispuri fait paradoxalement preuve d’une manière très fine de traiter la question du genre. Hana, alias Mark, ne souhaite pas «redevenir» une femme, son identité n’est pas un interrupteur avec deux positions uniques. Quand il croise des incarnations de la jeune fille moderne idéale, sous la forme de nageuses synchronisées piailleuses et ultra-maquillée, il les voit comme des extraterrestres. La découverte de sa sexualité (dans des scènes avec le toujours charismatique Lars Eidinger) conserve une stimulante ambiguïté. La question qui se pose pour Mark n’est pas d’être un homme ou une femme mais d’être une personne heureuse. Cet épanouissement recherché, il le trouve dans un non-choix. Si Mark se réconcilie en effet avec sa part de féminité, il le fait au-delà de la binarité du genre. Pour un premier film, Vergine Giurata a déjà des choses pas banales à dire, et il le fait avec classe.» (Film de Culte)