Barbara Loden

samedi 12 mai 2012 | 18h00
Cinéma LUX

Barbara Loden

Dans la cadre du Salon du Livre 2012 – Passages de témoins #3 (du 9 au 13 mai 2012).

1ère Partie : Wanda

DE BARBARA LODEN, AMÉRICAIN (VOSTF), 1970-1H45.

AVEC BARBARA LODEN, MICHAEL HIGGINS, DOROTHY SHUPENES…

Mariée à un mineur de Pennsylvanie et mère de deux enfants, Wanda ne s’occupe ni d’eux, ni de sa maison, et passe la majeure partie de ses journées affalée sur le canapé du salon, en peignoir et bigoudis. Sans personnalité ni volonté, elle se laisse « divorcer ». Seule, sans domicile ni moyen de subsistance, elle erre sans but précis, et fait la connaissance d’un voleur, Dennis, dont elle devient la maîtresse et complice…

«{Chef-d’œuvre du cinéma indépendant américain. Un portrait de femme brut et corrosif. Unique film de Barbara Loden, épouse et actrice de Kazan, film unique tout court. (…) Fascinante Wanda, insaisissable, irrécupérable, ni féministe ni potiche soumise, ni mère de famille ni Bonnie Parker. Subversive, hagarde, les yeux braqués vers un au-delà que l’on n’entrave pas.}» (La Cinémathèque de Toulouse, Ciné indé from USA)

2ème Partie : Supplément à la vie de Barbara Loden (Éditions POL)

RENCONTRE AVEC NATHALIE LÉGER. TEXTES LUS PAR NATHALIE RICHARD.

Plusieurs destins s’entrelacent dans ce nouveau récit de Nathalie Léger. Ils se nouent autour du film de Barbara Loden Wanda, œuvre majeure du cinéma d’avant-garde américain. Il s’agit du seul film de Barbara Loden. Elle écrit, réalise et interprète le rôle de Wanda à partir d’un fait divers : l’errance désastreuse d’une jeune femme embarquée dans un hold up, et qui remercie le juge de sa condamnation. Barbara Loden est Wanda, comme on dit au cinéma. Son souvenir accompagne la narratrice dans une recherche qui interroge tout autant l’énigme d’une déambulation solitaire que le pouvoir (ou l’impuissance) de l’écriture romanesque à conduire cette enquête. Il y a d’abord l’errance de cette femme, Wanda, apparemment sans attaches et sans désirs ; il y a ensuite la recherche de Barbara Loden, une actrice rare, une cinéaste inspirée, une femme secrètement blessée, et qui cherche la vérité de son existence à travers un fait divers ; il y a enfin l’enquête de la narratrice. Trois destins entremêlés pour une même recherche sans objet, une même façon d’esquiver ou d’affronter la réalité. Wanda/Barbara : qu’est-ce que l’une cherche à travers l’autre, et qu’est-ce que la narratrice cherche à travers elles ??

Barbara Loden est née en 1932, six ans après Marilyn Monroe, la même année qu’Elizabeth Taylor, Delphine Seyrig et Anouk Aimée. Elle a trente-huit ans lorsqu’elle réalise et interprète Wanda en 1970. Elle est la seconde femme d’Elia Kazan. Elle a joué dans Le Fleuve sauvage et dans La Fièvre dans le sang. Elle devait jouer dans The Swimmer avec Burt Lancaster, mais ce fut Janet Landgare qui eut le rôle ; elle devait jouer dans L’Arrangement avec Kirk Douglas, mais ce fut Faye Dunaway qui eut le rôle. Elle est morte jeune, à 48 ans. Wanda est son premier et son dernier film. Quoi d’autre ? Comment la décrire, comment décrire un corps et une présence inconnus ? La narratrice lit des témoignages, regarde des images, décrit le film, tente de s’approprier un visage, de découvrir un corps sous un autre, elle cherche à reconstituer les bribes d’une vie pour la tirer un instant de l’oubli, et revenir sur sa propre amnésie.

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