HISTORIQUE

frise chronologique : 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020

1960
Inauguration du LUX

Conçue et construite par des bénévoles du quartier et des compagnons bâtisseurs sous l’impulsion de l’abbé Villain, curé de Sainte-Thérése, la salle paroissiale est achevée après 4 ans d’efforts. Baptisée "LUX", elle est inaugurée le 25 février, en présence de l’évêque de Lisieux, du préfet du Calvados, du sénateur-maire, Jean-Marie Louvel, et de nombreuses autres personnalités du moment qui assistent à la projection de Michel Strogoff de Carmine Gallone, superproduction en cinémascope. La salle a alors pour vocation d’alimenter le dispensaire qu’abrite l’établissement et se cantonne à la diffusion de films familiaux.

1962
Gilbert Benois

Après 6 mois de probation, Gilbert Benois est officiellement intronisé : il devient le directeur du LUX et le restera pendant plus de 30 ans à titre bénévole. Son arrivée permet de sauver la salle qu’on songeait à fermer pour l’affecter à d’autres fonctions.

1964
Ciné-Culture

Cantonné aux reprises en 3e ou 4e rang, avec des délais de 1 à 3 ans après la sortie des films tandis que la télévision gagne du terrain, le LUX subit une baisse brutale de ses entrées. Il s’engage alors timidement vers une autre voie, ouverte par les ciné-clubs : l’art et essai s’installe avenue sainte Thérèse dans une ébauche intitulée "Ciné-Culture", à raison d’une séance tous les quinze jours. Le LUX va ainsi tester sa résistance…

1966
Art et Essai

Séduit par le travail de l’Association Française des Cinémas d’Art et Essai (AFCAE) créée en 1955, Gilbert Benois opte pour cette ligne afin de sortir la salle de l’ornière dans laquelle elle se trouve. Le LUX réoriente définitivement sa programmation avec le consentement de l’évêque qui l’oblige, cependant, à conserver quelques créneaux pour les films familiaux.

1968
Indépendance

Alors que la salle a fait peau neuve et a troqué ses chaises de bois pour des fauteuils plus confortables et que l’association est devenue indépendante de la paroisse, qui reste propriétaire du terrain et des murs, le LUX acquiert, pour la première fois, le label Art et Essai avec le classement "Catégorie A", le haut du pavé. Il rencontre malgré tout des difficultés et on songe une nouvelle fois à fermer la salle. Mai 68 constitue cependant un tournant inattendu. Le public découvre en masse Je t’aime, je t’aime d’Alain Resnais qui relance la machine...

1970
Premier salarié

Après avoir essuyé le refus de la ville de Caen à sa première demande d’aide, le LUX, qui a engagé son premier salarié, élargit sa programmation à des animations qui donnent lieu à des débats animés ou à des soirées de détente où une salle comble s’amuse à sourire ou à frissonner, à faire littéralement le spectacle. La salle trouve ainsi son rythme de croisière.

1973
Aide de la ville de Caen

La politique volontariste du LUX et son entêtement à programmer des films de recherche ou de jeunes auteurs s’avèrent payants. Le public s’est familiarisé avec ce type de programmation et la ville de Caen lui a accordé, pour la première fois, une aide financière. Avec le tiers temps pédagogique, le LUX est de plus en plus sollicité par le milieu scolaire pour une approche soignée du cinéma.

1975
LUX à l'Université

Le LUX connaît une période faste. Désormais coordonnateur de trois salles à Caen où il développe des manifestations communes, il a contribué fortement à la mise en place du cinéma à l’université en prenant à sa charge les projections, l’enseignement et les premiers stages assurés par Jean Collet. Au LUX, Tati, venu présenter Parade, offre au public un véritable spectacle burlesque et Henri Langlois s’installe pendant cinq mois dans les foyers du théâtre municipal où il a orchestré une véritable féérie cinématographique.

1978
Acquisition des murs et rénovation

Après avoir, successivement au cours des années précédentes, établi son record de fréquentation (182 234 entrées), proposé ses premières projections plein air, donné naissance à l’ACCAAN à l’initiative d’André Guéret afin d’élargir ses activités et de permettre un travail de création, repris la programmation du Drakkar à Dives-sur-Mer et créé la SODAC qui assure la gestion des salles balnéaires (à Lion-sur-mer, Franceville et Ouistreham), le LUX acquiert la propriété complète de ses murs et rénove la salle qui s’équipe de 450 fauteuils rouges…

1980
Achat salles du centre

Le LUX a étendu sa programmation aux cinémas de Rémalard et Falaise et a par ailleurs racheté les trois salles du centre-ville (Malherbe, Vog et Paris) après le décès de leur propriétaire : il érige ainsi un rempart contre les situations concurrentielles et s’offre un poids supplémentaire auprès des distributeurs. Alors qu’elle célèbre son 20e anniversaire, l’association peut entrevoir des lendemains qui chantent malgré l’ouverture du Gaumont (7 salles) quelques mois plus tôt…

1984
Mariage Pathé

Depuis quelques années, le LUX résiste comme il peut à la mode des complexes à petites salles et à écrans timbres-poste qui prolifèrent dans le centre des villes. La nouvelle carte du cinéma à Caen se dessine à grands traits : fermeture du Vog dont le LUX vend les fauteuils ; cession du Paris à des indépendants (qui en feront un complexe de 4 salles). Pressé par les instances publiques, le LUX accepte les propositions du groupe Pathé : l’année suivante, le LUX quittera l’avenue Sainte-Thérése pour se transférer dans le futur complexe Malherbe (7 salles), le 3e, qui achèvera la restructuration du parc cinématographique de la ville.

1987
Divorce Pathé

Après deux ans de mariage forcé, qui n’ont satisfait ni le groupe Pathé, qui souhaiterait offrir 7 salles conventionnelles aux distributeurs, ni au LUX, qui n’a jamais trouvé ses marques dans ses salles Keaton et Truffaut. La rupture est consommée ; en octobre, le LUX regagne sa salle de l’avenue Sainte-Thérése où, malgré l’interdiction d’y projeter des films, le LUX n’a jamais cessé d’être présent.

1990
30e anniversaire du LUX

Le jour de son 30e anniversaire, les responsables du LUX prononcent un discours plutôt pessimiste : malgré tous leurs efforts, le redémarrage après les deux ans de fermeture s’est montré très laborieux. Dernière monosalle de l’agglomération, le LUX n’obtient pas toujours les exclusivités susceptibles d’assurer sa stabilité et la fréquentation s’estompe malgré une intense activité et la qualité de la programmation qui lui valent, tout de même, de récupérer son classement "Recherche" qu’il avait perdu rue des Jacobins.

1992
Chevalier des Arts et des Lettres

Le 10 octobre, Gilbert Benois dédie l’insigne de Chevalier des Arts et des Lettres qui lui est remise à la Mairie de Caen par Jean Lescure (président de l’AFCAE et représentant du Ministre de la Culture) aux 300 bénévoles qui, depuis 32 ans, font vivre l’association. Il sait, cependant, qu’en ces années troubles de chômage, le bénévolat connaît ses limites et que, face aux difficultés, le revers de la médaille risque d’être plus sombre si les pouvoirs publics ne réagissent pas.

1995
Seconde salle

Alors que l’exploitation vit une vague d’ouverture de multiplexes et que le Café des Images annonce la création d’une 3e salle, le LUX lance le chantier qu’il nourrit depuis plusieurs années et annonce "deux fois plus de LUX" pour novembre. Le centenaire du cinéma donne à l’ancienne salle les dernières belles pages de son histoire et Luchini y fait un show mémorable devant une salle bondée et survoltée. En fin d’année, dans la foulée de l’inauguration de la seconde salle, la nouvelle équipe, dirigée par Didier Anne qui prend la succession de Gilbert Benois, accueille la 1ère édition de la Semaine du Cinéma Ethnographique initiée par le CRECET.

2000
Europa Cinémas

Malgré l’ouverture du complexe UGC à Mondeville (12 salles) et la transformation du Paris en un 3e complexe Art et Essai dans l’agglomération (Le Pandora), l’association, forte de ses nouveaux adhérents et de la consolidation de son équipe de permanents (qui bénéficie, notamment, des mesures sur les "Emplois-jeunes"), affiche une belle santé et est une quadragénaire en pleine jouvence : son classement Art et Essai s’est consolidé avec les trois labels "Recherche & Découverte", "Répertoire & Patrimoine" et "Jeune Public" dont ne bénéficient que 50 établissements en France et elle fait désormais partie du réseau des salles Europa Cinémas.

2004
Double deuil

Après la disparition du Pandora et avant celle probable du Pathé Malherbe, le LUX se voit doublement endeuillé : par le décès de Gilbert Benois et par la chronique d’une mort annoncée pour l’ACCAAN. Le LUX se console cependant avec des projets tournés vers l’avenir : le rachat du vidéoclub, indépendant depuis 1995, qu’il intègre désormais à son activité ; la création d’une 3e salle, projet que son Président, Jacques Lambert, a mis sur les rails depuis que le LUX a pris le wagon de Caen la Mer. Le tram aidant, le LUX a franchi depuis deux ans le cap des 100 000 entrées et ne cesse d’augmenter ses entrées.

2007
Plus de LUX

Nouveau programme, nouvelle salle, nouveaux espaces "pour encore plus de LUX !", l’association inaugure en grandes pompes sa 3e salle dont le chantier, qui a duré 6 mois, s’est achevé le mois précédent. En mars, le sadi 24 précisément, le LUX devient sous-présipauté grolandaise et compte désormais deux présidents : Serge David, celui du LUX, et Christophe Salengro, celui de GROLUX…

2009
EuroPalaces aux Rives de l'Orne

Alors qu’on apprend officiellement qu’EuroPalaces installera 10 salles sur les rives de l’Orne et fermera le Pathé Lumière, dernier complexe ancienne génération de l’agglomération, le LUX se voit confier la gestion et la programmation du Trianon à Lion-sur-Mer et se félicite de la réouverture, après 2 ans de fermeture, de la salle Pierre Daure à l’Université, totalement rénovée. Avec l’ensemble de ses partenaires, institutionnels, culturels et associatifs, il prépare d’arrache-pied les célébrations de son 50e anniversaire qui feront de "2010, l’année du cinéma à Caen".

2012
Rénovation LUX

Dans la continuité de la construction de la salle 3, le Cinéma LUX entreprend de nouveaux travaux pour réorganiser et rénover le hall d’accueil et la cafétéria. Il en profite également pour faire un toilettage des salles et pour changer les fauteuils dans deux d’entre elles. Avec ces aménagements et ces nouveaux espaces, le LUX compte gagner en confort et en convivialité pour fidéliser son public et s’armer face à l’ouverture du multiplexe Pathé annoncée pour le Printemps 2013.

2014
Année record

Près de 161000 spectateurs en 2014. Pour le cinéma LUX, il s’agit d’un record de fréquentation et le meilleur résultat de la salle depuis 1979 ! Certes ; à l’époque, elle ne comptait qu’un écran, mais 2014 correspond également à la première année complète d’exploitation du Pathé Rives de l’Orne, lequel a vite trouvé son rythme de croisière au-delà de 500000 spectateurs. Alors que le LUX cartonne avec sa nuit « Back to the Futur ! » avec la trilogie en VF et en VOSTF, le mois d’avril est aussi l’occasion d’un flash-back sur l’histoire des cinémas à Caen : après 32 ans de bons et loyaux services au Café des Images, Geneviève Troussier tire sa révérence et passe le relais à Yannick Reix qui a fait ses armes à La Roche-sur-Yon. Une page se tourne…

2016
Fresque du LUX

Plus de 176 500 spectateurs ! Pour le cinéma LUX, il s’agit d’un nouveau record de fréquentation et le meilleur résultat de la salle depuis 40 ans précisément (un peu plus de 182 000 spectateurs en 1976) ! 2016, c’est l’année du Hors et du Sur les murs pour le LUX. Avec près de 80 projections en plein air, l’association avec Panoramiques bat son plein. Tandis que le projet PédaloCiné (le cinéma qui fonctionne avec l’énergie des spectateurs) donne ses premiers coups de pédale à l’occasion du départ du Tour de France, CinéTrain, faute de reconduction en 2017 en raison de la fusion des deux Normandie, propose sa sixième et dernière édition dans le TER de la Côte Fleurie. Le château de Caen a été, quant à lui, le théâtre de Catapulte !, grand tournage participatif, proposé avec Les Films du Cartel dans le cadre du 950e anniversaire de la Bataille d’Hastings, qui a réuni, le temps d’un week-end, 105 Bénévoles, 138 Reconstituteurs, 60 Professionnels et 10 000 Visiteurs ! Sur nos murs, le graffeur Oré a invité ses homologues grecs WD et Scar One en terre normande pour peindre une œuvre monumentale narrant une certaine histoire du cinéma, de Méliès à R. Scott en passant par R. Wiene et Cassavates.

2018
LUX comblé

Dans la foulée de 2017, année au cours de laquelle elle avait affiché à plusieurs reprises complet, la salle Pierre Daure de l’Université et ses 650 fauteuils n’en finit plus de faire des salles combles, d’un débat sur L’Intelligence des arbres au Karaoké en délire autour de Bohémian Rhapsody, en passant par les rencontres avec nos fidèles Kervern et Délépine (I Feel Good), celle avec l’actrice et réalisatrice Romane Bohringer (L’Amour flou), ou encore avec les acteurs Pio Marmaï et Damien Bonnard et le réalisateur Pierre Salvadori (En liberté !). Au LUX, on est également de 2017 pour parfaire trois projets qu’il a initié : NetfLUX, son service de VOD à la demande qui vient compléter l’offre de son vidéoclub ; les JAC (Jeunes Ambassadeurs de la Culture), communauté de lycéens qui contribue à renforcer l’accessibilité du public jeune à l'offre culturelle locale ; le Parc cinématographique, projet d’aménagement du Square Sébire, situé à proximité du LUX. Face à la fin de non-recevoir de ses voisins ecclésiastiques, le LUX renonce provisoirement à son projet d’extension in situ.

2020
Covid 19

Alors qu’en 2019 le LUX avait établi un nouveau record et frôlé celui de 1976 avec 180 310 spectateurs, 2020 se solde par un effondrement de la fréquentation et une chute abyssale de près de 60%. Il ne faut évidemment pas aller chercher loin pour trouver les causes de cet écroulement avec deux fermetures successives en raison de la pandémie de COVID 19 et une exploitation amputée au 31 décembre de 162 jours d’ouverture. Si le LUX a renoncé à fêter ses 60 ans qu’il préparait activement, il s’est adapté aux différentes périodes (confinements, fermetures, jauges limitées, couvre-feu) pour poursuivre son engagement culturel : élargissement de son offre sur la plateforme VOD NetfLUX ; développement de sa salle virtuelle et de son offre E.Cinema ; mise en place de drive-in avec billetterie CNC délocalisée, une expérience riche et salvatrice, quasiment unique en France ; le tout ponctué en fin d’année par une projection de Michel-Ange dans une église pour protester contre la fermeture des lieux culturels quand l’ouverture des lieux cultuels était, elle, maintenue. 2020, c’est aussi la première année d’expérimentation du GAP (groupement associatif de programmation), fondé par le LUX et le Café des Images avec à sa tête Didier Anne, qui a quitté ses fonctions au LUX dont les rênes sont désormais tenues en solo par Gautier Labrusse.

2022
L'après Covid ?

Après une année à nouveau placée sous le signe de la crise pandémique et de ses mesures restrictives (138 jours de fermeture, jauges et couvre-feu, instauration du pass sanitaire) qui, pour certaines d’entre elles, se sont prolongées jusqu’en mars 2022, le LUX reprend un rythme « normal » et espère pouvoir renouer rapidement avec son public dont les habitudes ont été modifiées par la crise. En 2021, s’il a pu fêter partiellement ses 60+1 ans en salles, dans l’eau (CinéPsicine), en plein air et sous chapiteau, il a en revanche du faire une croix sur le projet d’extension en centre-ville, intégré à un autre projet place de la République, annoncé par le Maire de Caen, Joël Bruneau, peu avant sa réélection. Si des recours administratifs ont eu raison de ce projet, comme cela lui a été confirmé au printemps 2022, le LUX ne renonce néanmoins pas à s’intéresser au cœur de ville…